Voici une mesure qui ne pénaliserait pas les végétariens ! Mais elle se rapporte à un contexte bien particulier et à une époque très troublée. Elle fut prise en 1917, année exceptionnellement froide. Les premiers comme les derniers mois de l’année sont marqués par des chutes abondantes de neige et des températures négatives. Il neige jusqu’au printemps et les pluies sont diluviennes en septembre. Pauvres soldats dans le froid et la boue !
On avait déjà connu des hivers et des printemps particulièrement froids et des étés désastreux ! Mais les caprice de la météo ne sont pas les seuls à perturber la vie des humains. C’est surtout la Grande Guerre qui provoqua une famine qui toucha presque tous les pays du monde. Aussi, en 1917, même les États-Unis décrètent un jour sans viande : le mardi. Le premier conflit mondial divisait les nations qui fermaient frontières et routes maritimes. Les blocus entravaient la circulation des marchandises et les ressources se tarissaient (bis repetita !)
Le Journal Le Phare se fait l’écho de l’une de ces mesures de rationnement. Les jours sans viandes sont promulgués. A cette contrainte, vient s’ajouter l’incohérence de son application. C’est l’objet du billet d’Auguste Barrau.
« Ce sont les gendarmes qui avisèrent individuellement les bouchers et charcutiers de notre ville, que les deux jours sans viande, conformément, au décret ministériel, restaient fixés du lundi au mardi de chaque semaine. S’inclinant devant cet ordre, bouchers et charcutiers s’arrangèrent de façon à amplement garnir leurs étaux de viandes et de comestibles pour la vente du dimanche, précédent le mardi de foire.
« Or, voici qu’une autorisation préfectorale, publiée vendredi, alors que les animaux étaient dépecés et les victuailles apprêtées, accorde aux intéressés le droit de vente, mais seulement le 2e mardi de chaque mois, jour de la foire, et à la condition expresse que leurs établissements resteront fermés le dimanche précédent !
« Nos boucher et charcutiers sont vraiment fort en peine. S’ils passent outre à la décision du Préfet, ils sont passibles de procès verbaux ; s’ils s’y conforment, leurs provisions préparées pour le dimanche, seront certainement avariées pour le mardi de foire ! »
© E.C 21/08/2022 – Sources : Shenov.